Mise en redressement judiciaire de la coutellerie Arto

J'ai longtemps été un grand fan de la coutellerie Arto, jusqu'à ce qu'elle évolue vers une production déconcertante à mes yeux,
j'ai alors pensé que cela pourrait fonctionner sur la durée, car j'ai toujours apprécié le talent, l'intelligence et le sens créatif de son
directeur Cyril Ganivet.

A priori ce n'est pas le cas puisque l'entreprise est dans la tempête:

https://www.societe.com/societe/arto-507983351.html

Cela ne veut pas dire la fin de Arto à l'heure actuelle, puisqu'un repreneur motivé peut toujours se manifester, aussi il faut attendre d'en
savoir plus.

En ce qui me concerne je garderai toujours en tête la production des débuts, des customs de régionaux très bien fichus qui ont fait mon
bonheur, mais aussi le talent étonnant d'un vidéaste amateur qui a su revisiter l'histoire de France de manière étonnante, mais toujours
avec une grande humilité:

Au risque de décevoir les linguistes latinistes qui verraient un peu vite dans mon post précédent une argumentation in cauda venenum
je précise qu'il s'agit juste d'un peu d'humour, peut-être maladroit dans de telles circonstances.

Sur le film d'Arte Monsieur Ganivet se vantait d'avoir acheté une entreprise en difficulté , tissu de mensonges qui maintenant s'avère

vrai , ou l'art de transformer une entreprise saine en une entreprise maintenant fantôme criblée de dettes 

Dommage pour cette entreprise crée  en 1945 et qui en 1985 s'était reconvertie en fabriquant du couteau pliant avec succès 

Nous avions cru en M. Ganivet qui s'est vite avéré comme on dit chez nous  fort en gueule et mauvais en tout 

Il ne reste plus rien a reprendre   le Colibri envolé   l'hippocampe  noyé  , il ne reste plus que les Chinoiseries qui au lieu de le sauver

du naufrage annoncé ont fini de le couler 

Ça fait mal de voir son ancienne entreprise en arriver la mais la vie continue 

bon vent quand même à M. Ganivet

C'est comme toujours au personnel que je pense dans ces cas là, car Cyril est intelligent et ne manque ni d'aplomb ni de bagout
et saura rebondir. Pour le personnel restant ce sera plus difficile de trouver un job rapidement.

Et voilà les craintes se concrétisent

Cette coutellerie est une des première avec qui j'ai pris contact et qui m'a accueilli sympathiquement.
Elle a su me donner toutes satisfactions pour quelques uns de mes achats.

Photos à suivre 

Le tournant  et le fuite de ses meilleurs éléments posaient questions, la réponse est là

Ce n'est pas la fin, mais reprendre celle ci est possible et je l'espère surtout pour ces OUVRIERS qui
tous les jours se lèvent et bossent pour produire ce que nous aimons et recherchons .... Des COUTEAUX 
Dommage que Cyril ai viré  sa ligne de production du début alors qu'il disposait d'une enseigne ARTHAUD CHOSSON
Mais je ne connais pas tout les éléments et me garderai de juger cette gestion 

Je suis triste et souhaite que cette entreprise REVIVE rapidement

Article paru sur Excalibur 3 mois avant le dépôt de bilan 

Mr Ganivet dans toute sa splendeur 

Beaucoup de baratin et de délayage dans cet article de la part de monsieur Raynaud et de monsieur Ganivet pour anticiper une future catastrophe.

Comme quoi la rhétorique et l'art de noyer le poisson ne sont pas toujours suffisants pour tenir une affaire et la faire fructifier. 

Il est certain que les circonstances économiques ne sont pas favorables, mais certaines entreprises réussissent .

Pour monsieur Ganivet, pas trop de problème; dépôt de bilan, s'il a créé au départ le bon type de société, c'est sans trop de casse. Ce n'est pas la même histoire pour ses employés (ouvriers et cadres) qui ont du souci à se faire pour retrouver du boulot. 

Ces patrons imbus de leurs faibles connaissances  mais baratineurs (ou forts en gueule comme le dit Routu) sont une plaie pour les PME.

Je ne cache pas que dès ses débuts je n'appréciais pas trop ce patron pour son côté hâbleur; je le considérais, comme on le dit vulgairement, comme un quidam qui voulait "péter plus haut que son cul" . Mais bien entendu ce n'était que mon opinion de râleur invétéré donc sans doute, peu crédible !

C'est toujours aussi agaçant de lire ou entendre untel ou untel se gargariser de sa modernité en justifiant la sous-traitance dans les
pays asiatiques au nom de la compréhension et de l'adaptation aux nouvelles règles d'un nouveau monde globalisé blalblabla...ils sont
en effet des milliers en France à se considérer modernes et géniaux en œuvrant à renvoyer notre pays au moyen âge!!
Qu'on aille voir un peu dans nos campagnes le résultat de cette philosophie...partout où jadis il y avait une activité industrielle florissante
il y a...des ruines...et un musée!!

C'est certainement encore pire quand le "Rastignac de la coutellerie" fait d'une coutellerie qui conçoit et fabrique avec succès en France
une coutellerie qui a le génie de tout ré-inventer en étant plus malin ( et parfois fort méprisant à l'égard de) que tout le monde, qui finalement
veut accroître sa rentabilité en délocalisant pour au final couler, et si finalement parfois il y avait une justice en matière d'économie?

Bon, pour ne pas demeurer figé dans la subjectivité acerbe des propos ci-dessus je voudrais donner mon point de vue sur tout cela, qui
est qu'il s'agit surtout d'un problème d'égo et aucunement de compétence, mais certainement aussi de capacité à manager.
Cela fait quelques années que les membres d'une équipe jusqu'alors stable se tiraient les uns après les autres...en général c'est un signal
que quelque chose ne va pas...pourquoi être aveugle et sourd à ce signal alors?

Pourquoi un souci d'égo? Pour plein de raisons:

D'abord cette prétention à arriver tout neuf et passionné dans un bassin coutelier vieux de 600ans avec la certitude de faire mieux que
tout le monde, et le clamer haut et fort sur le web (on est moderne ou pas hein!!), ensuite cet acharnement fébrile à tout ré-inventer sans
cesse, parfois avec bonheur (mais est-on vraiment un génie parce qu'on ré-invente le laguiole droit en ôtant les mitres du saint Martin?),
parfois moins (les anciens se souviennent du Clermont et sa lame 'nixdorf" allemande, en fait un recyclage de la lame du massu, mais ça fait
moins classe) et le tout dans une fébrilité qui donne le tournis.

On imagine aisément l'équipe chaque matin "salut les gars, aujourd'hui on ré-invente le laguiole, l'alpin etc", et demain on ré-invente la
distribution coutelière en direct avec de superbes et dispendieuses boutiques etc

Et toutes les gammes avec des noms anglais...pourquoi? ( on ne vend pas du couteau de chasse...on vend du hunter "la catégorie grands
moments en perspective", et quand on vend du couteau de table, on vend du "life style" "la catégorie indoor collection de France")

Et puis...n'y aurait-il pas eu une (légère) tendance à en faire un peu trop?




C'est dommage...il y avait par ailleurs de bonnes idées...voire des "concepts croisés" qui ne négligent pas l'esthétique comme ce "couteau
à pain et à fruits":

Bref, comme je l'ai dit au début de ce sujet, le Arto dont je me souviendrai sera celui des régionaux magnifiques des débuts, du couteau
du forum "Navarro like" remarquable de l'époque " de corne et d'acier", couteau qu'on m'a volé d'ailleurs!!!
Je crois que j'ai la nostalgie de cette époque où Arto faisait des couteaux, et pas encore de la "art knife technologies"

Aujourd'hui on n'en est plus au redressement mais à la liquidation.

En effet, et c'est réellement triste de voir s'achever ainsi 80 ans d'une histoire industrielle longtemps familiale.