Qui a fabriqué et quelle année pour ce modèle

tintin a écrit:Aucune idée; ils travaillaient surement au forfait, donc pas de rythme imposé, mais ils devaient etre assez rapides

Ils étaient payés à la pièce  , donc le rendement c'était suivant  l'habileté et les heures passées à l'atelier , le prix payé etc..

On avait une quarantaines d'ouvriers à domicile ,  maintenant il n'en reste pour ainsi dire plus  une dizaine dans la montagne Thiernoise

sur 5 ou 600 cents à mon époque . 

 Il à été recensé par la CCMT   sur la montagne Thiernoise uniquement  , 1200 petit atelier de travailleur

à domicile

Ils étaient payés pour 12 et devaient en livrer 13, le treizein gratuit pour compenser une éventuelle malfaçon... L'arnaque existait déjà !

labrindille a écrit:Ils étaient payés pour 12 et devaient en livrer 13, le treizein gratuit pour compenser une éventuelle malfaçon... L'arnaque existait déjà !

J'aurais beaucoup à dire sur ce sujet mais je préfère m'abstenir  je veut choquer personne  , il y en a qui tomberait de haut

C'est dommage, on aimerait bien en savoir plus maintenant que tu nous a mis l'eau à la bouche.

tintin a écrit:C'est dommage, on aimerait bien en savoir plus maintenant que tu nous a mis l'eau à la bouche.

Déjà j'ai dit  payé à la pièce  , en non pas payé pour 12 en en livrer 13 

Labrindille parle de ceux qui étaient payés à la grosse c'est a dire 2 fois 80 paires  ou 160 pièces  (ça nous allait mieux de compter 80 paires  !)

Et je pense pas qu'il y avait beaucoup de monteur qui travaillaient à la grosse !  peut être au début du xx° siècle et avant

Il y aurait beaucoup à dire sur ces traditions

Bravo  Routu, continue à nous raconter des histoires vraies sur la coutellerie.

Y-en-a marre de lire sur les sites et dans les bouquins (sauf Lemasson) des histoires ou des légendes colportées de rédacteur en rédacteur.

S'il te plait, Routu, raconte nous un peu la coutellerie de ton enfance ou adolescence (qui devait être à peu de chose près la même période que la mienne). 
Merci......même si tu n'aimes pas les Nontron !!!

J'ai commencé à travailler à 14 ans  et plus près des 12 heures par jour que des 8 heures ,6 jours par semaine ,  alors il me faudrait trop

longtemps pour tout raconter


Je pourrais écrire un livre sur ce que j'ai vu et vécu , pas besoin d'allé chercher avant ,  ce qu'on m'a raconté  ou ce qu'on peut lire

de vrais ou de faux  dans beaucoup de livres .

Malheureusement j'en ai pas le courage , alors de temps en temps je vous mettrez des années de docte

de la Montagne Thiernoise
Par michel, jeudi 3 janvier 2008 à 00:01 :: Patrimoine :: #269 :: rss :: PDF

Dix communes "au-dessus" de Thiers se partagent le territoire de la Montagne Thiernoise :

• Arconsat
  
• Celles-sur-Durolle
  
• Chabreloche
  
• La Monnerie-le-Montel
  
• Palladuc
  
• Sainte-Agathe
  
• Saint-Rémy sur Durolles ( qui ne fait pas partie de la C.C.M.T. )
  
• Saint-Victor-Montvianeix
  
• Viscomtat
  
• Vollore-Montagne
  

Là, en bord de rivière, dans les bois, ou sur les escarpements, s'est implanté une très importante activité coutelièe depuis le XVème siècle. Le paysage, l'occupation de la montagne, l'architecture y sont le fruit d'une activité qui fut industrielle avant l'heure, et où l'on a été longtemps ouvrier en hiver et paysan en été.
Autour des plateaux industriels aujourd'hui en activité, se lisent les traces des ateliers où ont oeuvré des centaines de mains; et l'on trouve, au fil d'un paysage rural, une organisation du travail qui fait de la montagne une grande industrie.


Atelier à " vannes " au Verdier :



Ancien atelier MARRET ( monteur, polisseur, cloueur ) en rez-de-chaussée

( Crédit : photo de couverture de l'ouvrage ci-dessous )
Le terme local de vannes désigne majoritairement les grandes baies ( fermées de petites vitres rectangulaires ) destinées à éclairer les ateliers. Cependant, il est parfois restreint aux seuls châssis ouvrants. De manière minoritaire, est aussi utilisé le terme de boutique pour désigner la baie, mais il est la plupart du temps réservé à la désignation de l'atelier dans son ensemble. Atelier où, du reste, les rangs effectués sont appelés rangs de boutiques.
1.200 de ces ateliers ont été dénombrés sur la Montagne Thiernoise dans le cadre de l'étude objet de la convention tripartite entre :
- La Communauté de Communes de la Montagne Thiernoise ( C.C.M.T. )
- Le Conseil Régional d'Auvergne ( Service Régional de l'Inventaire )
- La Ville de Thiers ( Musée de la Coutellerie )

publiée en novembre 2007 aux Editions LIEUX DITS :


Cet ouvrage est en vente en librairie et à la C.C.M.T. au prix de 7,00 €


Vous pouvez trouver ce livre sur Amazone , pas chère et très intéressant

Routu, tu as connu une époque maintenant complètement disparue, et tu es un des derniers qui puissent en témoigner  ( les documents c'est bien mais çà ne dit que les grandes lignes et pas souvent le plus important; c'est un peu comme la différence entre la théorie et la pratique) Et c'est vraiment une aubaine d'avoir qqu'un comme toi sur un forum. J'ai tellement entendu de conneries, et par des gens qui y croient dur comme fer ( meme si des fois le bon sens suffit à répondre aux questions) que je suis content quand j'entends de vrais témoignages. Merci encore pour ta contribution.

tontondédé a écrit:Bravo  Routu, continue à nous raconter des histoires vraies sur la coutellerie.

Y-en-a marre de lire sur les sites et dans les bouquins (sauf Lemasson) des histoires ou des légendes colportées de rédacteur en rédacteur.

S'il te plait, Routu, raconte nous un peu la coutellerie de ton enfance ou adolescence (qui devait être à peu de chose près la même période que la mienne). 
Merci......même si tu n'aimes pas les Nontron !!!

Tout a fait d'accord avec Tonton, nous avons besoin d'histoire, pas celle d'auteurs ou d'écrivains,
mais celle du vécu du partage de la vie quoi.

Un effort Bernard du petit par petit mais tout si tu le veux tu le peux        Super on aime

Et avec les vieilles lames vous avez le "devoir de mémoire" un projet, des vies de travailleurs, pas seulement la technique
mais aussi votre vie à tous au taf, les termes techniques, les conditions de travail, vos joies, vos humeurs, vos difficultés. 

J'attends avec impatience

Je suis ravi, avec mon 13 à la douzaine, d'avoir réveillé Bernard de son profond sommeil, alors qu'il pourrait alimenter le sujet pendant une décennie.

Mon meilleur souvenir c'était avant que je monte la courroie

A partir de l'âge de cinq ans jusqu'à l'âge de 12 ans  toutes les fin d'années les ouvriers ( une quinzaine ) faisaient un repas de

fin d'année au restaurant , et contrairement à aujourd'hui c'était les employés qui faisaient un cadeau à mes parents ( leur patron )

Pourtant le travail était autrement pénible , ils faisaient souvent 3 km à pied pour venir travailler et comme toutes les fin d'années

nous avions énormément de travail ,  à 18h30 ils mangeaient la soupe  sur place et recommençaient à travailler jusqu'à 22h30 et

parfois plus   ,  le matin ils étaient la à 7 heures  casse croute à 8h30 (offert par la maison  ) arrêt 12 heures  reprise 13h30

pendant 6 jours en fin d'année

Donc j'en déduis qu'ils n'étaient pas malheureux puisqu'ils faisaient un cadeau à leur patron  ( pas du fayotage )

Tout ça c'est arrêté dans les années 1961 , je devais avoir 12 ans , et j'en garde un merveilleux souvenir  

J'ai passé toute ma jeunesse dans les couteaux , à l'atelier j'y étais toujours fourré , je garde encore l'odeur de la colle à chaud  du suif

pas d'aspiration quand il y avait trop de fumée ou de poussière on ouvrait la porte et les fenêtres pour faire courant d'air . A 10 ans

pendant les vacances j'en ai essuyé des caisses de lames , car entre le polissage et le tirage en long il fallait nettoyer les lames , c'était

pas mon travail préféré mais entre 2 conneries faites à l'extérieur ça nous remettait les idées en place .

Je vous ais pas trop parlé couteau mais c'était mes débuts

La suite ????????

Faudrait créer un autre post

Merci Bernard

Merci pour toutes ces belles histoires, ces témoignages authentiques, ça fait chaud au cœur !

Merci pour tous ces moments de bonheur et de convivialité passés en ta présence et toute ta bande de joyeux lurons..

Merci Bernard ! 

Si il y avait plus de haut personnage comme toi, le monde irait mieux...

Et oui, c'est toujours dur dire les choses directement parce que l'on est des mecs et il y a des choses soit  disant réservées aux filles dans les conventions, et bien merde aux convenances, Bernard je t'aime...:D:D

J'espère que tu vivras centenaire pour que l'on profite un max de toi...et de tous les bons moments que tu nous procures...

Oui, c' est vrai tout ça! Bernard nous met tous dans sa poche! Et au-delà des couteaux, on sait tous que c' est quelqu'un de bien!

Me suis abonné au fil je pense qu'on va avoir des fantastiques moments de vie.Merci énormément

Vous êtes tous bien gentils , ça me fait chaud au cœur  , mais il y a un gros problème , je ne suis pas écrivain

T'inquiète pas Routu, tu n'es pas écrivain et nous ne sommes pas critique littéraire.

Un témoignage n'est pas un roman; ce qui compte pour nous c'est ce que tu peux nous raconter, pas le style, la syntaxe....
Un forum c'est virtuellement un lieu de rencontre, un lieu où l'on se parle, pas un lieu où l'on écrit un bouquin.

Et comme on dit : qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse.

Tout ça pour dire, tu as bien commencé alors pourquoi s'arrêter ? Tu as tout ton temps, rien ne presse. Tu n'as pas à rendre ta copie lundi !

Des petites rubriques de temps en temps, cela ne peut que nous enrichir et élever le forum. De ton côté tu assures la transmission....que demander de plus ?  

Merci à toi.

Routu a écrit:Vous êtes tous bien gentils , ça me fait chaud au cœur  , mais il y a un gros problème , je ne suis pas écrivain

nous non plus nous ne sommes pas écrivain, mais ce que tu nous racontes nous enthousiasme et c'est ça qui compte 
Merci 

Bravo à toi Bobled pour l'éloge de Bernard que je partage à 100/100. Comme je disais dans un autre message, c'est un GRAND d'une humilité sidérante. Il n'a pas fini de nous régaler de ses souvenirs et de sa science coutelière. Je n'ai qu'un seul regret, celui d'habiter trop loin de Thiers et de n'être pas passé le voir. Cela viendra un jour si l'on me conduit.

Afin de ne pas mettre Bernard mal à l'aise, et de préserver ses chevilles, je n'ajouterai rien à ce dithyrambe, tout
en vous rejoignant sur l'essentiel et surtout en me demandant comment faire, si l'idée plaît à Bernard, pour que ses
nombreuses connaissances et anecdotes, astuces techniques et autres ne se perdent pas, comme c'est trop souvent
le cas. Je pense que le forum peut constituer un support intéressant...

Je suis persuadé que Bernard est prêt à nous faire partager ses connaissances mais qu'il n'est pas très "écrivain". Une idée : si un membre du forum réside près de Thiers, le rencontrer par thèmes avec un dictaphone et mettre par écrit ses souvenirs, anecdotes etc..pour nous les servir tout chauds.