[ photos ] LAGUIOLE Christian : lame & poinçon 12 cm

Mes Laguiole sont des couteaux de poche. Accrochés dans ma poche  à une chainette.

On s'allonge dans l'herbe et on perd le couteau !

Avec un poinçon comme dans le temps. On perce le bois, on règle une rene, une sangle. On lève la bonde d'un tonneau. On nettoie les semelles des chaussures sans abîmer la lame.

Le poinçon n'est pas droit, il a été formé pour épouser le bois



J'imagine le temps passé.
Faut aimer son métier.

L'ajustage est sans défaut.

Je sais pas qui l'a fait ? Mais il prenait son temps pour que tout soit parfait.

Le mini mousqueton ( charge de rupture 15 kg ) c'est moi qui l'ai ajouté, c'est pas d'origine. Mais j'ai trop perdu de couteaux. Celui là je veux pas le perdre.

J'ai parcouru un peu la rubrique LAGUIOLE...
J'ai aucun modèle avec des attributs précieux.

Je fais une fixation sur les modèles de 12 centimètres avec deux mitres en laiton ( c'est plus solide ). Une lame et un poinçon. Le tire bouchon je l'ai sur mon... Euhhh oui : j'ai toujours un swisschamp dans l'autre poche. C'est mal ?

Je balance tout. Je confesse tous les péchés :
 je me balade, en plus, avec un leatherman wave+... 
Sinon, sans couteau je me sens démuni.

Votre couteau est réussi. Ce n'est pourtant pas un couteau d'artisan coutelier puisqu'il sort de l'entreprise "La Forge de Laguiole" (environ 80 employés). La deuxième entreprise qui s'est installée dans le village de Laguiole dans le début des années 80, correspondant au renouveau du modèle Laguiole.

Comme quoi, les industriels peuvent aussi faire des couteaux élégants.....et inversement certains artisans peuvent produire des daubes.

Oui ... Je pense qu'il n'a pas été fait du début à la fin par les mêmes mains. C'est d'ailleurs le charme des Laguiole : on se perd dans la << traçabilité >>, et ce ne sont généralement pas des oeuvres d'un seul artisan, surtout si on n'y met pas ''le prix'' comme c'est mon cas.
Mais, à 1 ou 80 intervenants, il reste le soin apporté aux ajustements... Le savoir faire.

C'est une certitude ce couteau n'a pas été manufacturé du début à la fin par la même personne.

Dans cette entreprise que j'ai visitée, chaque étape de la fabrication est réalisée par un atelier différent : cela commence avec la sélection du bois ou de la corne du manche, en passant par la mise en forme du ressort avec mouche soudée ou forgée et en terminant par l'atelier de finition. En coutellerie cela s'appelle, je crois des rangs (à voir avec Routu). Dans chaque atelier successif, les gars qui bossent maîtrisent leur sujet. Ce qui doit être un gage de professionalisme.

A côté de cette production indus, cette entreprise emploie également des couteliers plus pointus qui réalisent des couteaux à la manière des couteliers artistes indépendants (par exemple monsieur Munoz), c'est à dire en assurant eux-mêmes les différentes étapes. Ces couteaux sont tous signés de leur nom et sont très chers....plus onéreux que les couteliers indépendants classiques.

NB : plus haut j'ai parlé "d'ateliers successifs". C'est bien le cas chez La Forge de Laguiole, car chaque atelier est un petit local indépendant des autres et équipé des machines pour l'étape qui lui a été confiée. Rien à voir avec l'open space de l'entreprise La coutellerie Nontronnaise (qui appartient aussi à la Forge de Laguiole)

Merci beaucoup pour tous ces renseignements. C'est difficile, quand on a un Laguiole en main, de savoir combien d'entreprises et combien de couteliers ont participé à sa réalisation. J'en ai des très moches aussi ...   J'en ai de marque célèbre et sympa dont je sais qu'ils ont fait 200 km avant d'être vendus...
Je crois arriver à dépister ceux faits en Asie ( quoique ) mais, de là à comprendre les réseaux de fabrication en France... J'ai beaucoup à apprendre...

C'est le charme des Laguiole par rapport aux Opinel : le grand mystère...

Un autre ?

Un troisième

Voilà, c'est ''le'' type de Laguiole qui m'intéresse. 
J'imagine que c'est ce que le berger des Causses avait dans sa besace  dans la deuxième moitié du XIX° siècle ?