L'Elsass (inspiré du Massu Alsacien)

silmarils a écrit:soit dit en passant ....

les régionaux sont des ex-néo-régionaux

ou encore les néo-régionaux sont des futurs régionaux

C'est pas faux.

La question des régionaux et néo-régionaux est un marronnier des forums et la réponse
humoristique de Silmarils fait ressortir un point: où placer le curseur de l'authentique?

Presque tous nos régionaux ont été un jour des néo-régionaux en arrivant sur un marché avec
un nom particulier et en s'installant sur un secteur jusqu'à y devenir habituel.
A en croire Lemasson le laguiole lui même pourrait être vu comme néo à ses débuts puisque arrivé
sur un marché qui avait d'autres habitudes (jambette stéphanoise, capuchadou), il est pourtant
le régional le plus connu et reconnu, bien que le Nontron soit plus ancien. C'est donc le temps qui
lui fait acquérir sa légitimité.

Donc, si un couteau ne fait pas le bonheur d'un ayatollah de l'ancien car trop éloigné de ses goûts et
ses références liés à une époque que l'on peut préciser il n'en est pas moins légitime de par son existence
tant qu'il ne nous est pas proposé accompagné d'un discours mensonger.

En l’occurrence, s'agissant de cette gamme, le vendeur te dit "couteau inspiré du massu" ce qui est vrai,
mais ne fait pas de ton couteau un massu.

Pour ma part, en ce qui concerne le laguiole, j'aime la période 1880/1909, avant l'abeille et la croix, avec des
mouches "florales" ou lisses. Sont ils plus authentiques quand je sais qu'au début le laguiole était droit?

La coutellerie est un commerce qui utilise diverses astuces pour vendre et c'est vraiment le discours qui compte
pour moi plus que la querelle du vrai/faux régional. Qui saura encore dans 150 ans que la vendetta n'est pas un
vrai couteau corse, après presque deux siècles de présence sur l'île?

Enfin, certains aspects liés à l'évolution des modes de vie et d'usage des couteaux font que ceux-ci évoluent
tout naturellement. Qui a encore besoin d'un yatagan basque ou d'un agenais à rosettes proéminentes de nos jours,
celles ci étant justifiées d'abord par l'usage? Les versions modernes lisses devraient-elles porter un autre nom?
(au passage, heureusement que certains couteliers tels Arto, Issard etc proposent des produits modernes fidèles
au style des anciens pour satisfaire les collectionneurs et autres ayatollahs)

Donc voilà mon idée: ton couteau est bien fait, il te plaît, tu sais que ce n'est pas un vrai régional et tu en fera bon usage
quand même.

Pareil que Tonton sur le laguiole "de chasse", même si le couteau est beau et bien fait comme ceux de FP et mérite
donc notre attention, ce n'est pas du laguiole au sens "ayatollesque" du terme.

@Kaes 14 : En aucune manière je permets de critiquer ton choix.Tu as vu un beau couteau, il t'a plu tu l'as acheté c'est très bien.Ce que je voulais dire c'est que de qualifier un objet d'un terme qui n'est pas approprié mais fait vendre relève pour le moins d'un manque de scrupule et d'un mépris de l'acheteur. Heureusement que sur ce forum il y beaucoup de spécialistes qui pourront te renseigner utilement et en toute objectivité sur un éventuel achat ou toute autre question qui te préoccupe . Du coup ça me fait penser que j'ai une question à poser dont je sais que la réponse arrivera rapidement.

Un bien grand plaidoyer, Nico, qui ne tient pas compte d'un fait essentiel : à l'époque de la naissance et des premières années de ce que nous appelons un couteau régional, celui-ci était massivement et principalement acheté et utilisé dans SA région . D'où le nom de "régional". Il était de plus utilisé à longueur de temps par son propriétaire, les couteaux en ce temps là dans notre société rurale et provinciale étant un outil majeur de la vie.

De nos jours un néo-régional est fabriqué pour être vendu aux touristes et divers collectionneurs de France et de Navarre qui l'utiliseront très peu dans leur vie quotidienne mais également qui ne résident peu ou pas dans la région en question.

Un régional est un couteau ou un modèle de couteau, qui a de la bouteille et qui a été conçu et utilisé depuis des décennies par les autochtones d'une contrée, et pas seulement pour faire "joli" dans la poche .

Le facteur temps est certes important mais il ne suffira pas à transformer un néo-régional en un couteau de pays, c'est là que tu fais fausse route.

Je pense que, bien que nous l'exprimions différemment, nous partageons globalement la
même vision du sujet. J'ajoute quand même à ta synthèse un autre point qui est celui de
la fabrication du couteau sur sa zone d'utilisation et qui constitue un fort indice d'authenticité.

Je crois tout de même Tonton que ta dernière affirmation n'est vraie que pour des gens qui, comme
nous, sont passionnés et en quête de vérité. A un point près tout de même qui est celui de l'adaptation
des caractéristiques à l'usage, devenue inutile puisque le couteau n'est plus comme avant un objet
indispensable au quotidien, ce qui est à la fois un drame (baisse des volumes vendus) pour les couteliers
mais aussi un bienfait (émergence d'un marché de coutellerie haut de gamme qui permet de prendre plaisir
à réaliser des pièces d'exception)

Tonton, jette un œil ici, certains produits devraient te plaire, comme un rouennais issard assez fidèle avec
une entablure ronde:

http://le-petit-remouleur.com/index.php

Merci pour le site.

Pas mal ces couteaux sur ce site (du Sabot)

Pour l'alsacien ou Massu j'en ai deux un ancien GOURBEYRE HUILLARD (302) et un neuf (arto)





Et pour les infos http://www.couteaux-jfl.com/bienvenue.htm

Très bon site que celui de JFL, malgré certaines inexactitudes comme pour l'origine aveyronnaise
de l'aveyronnais qui n'est pas, de plus, l'ancêtre du laguiole. Quelques corrections à faire donc dans ce
travail qui reste un superbe outil.