Le cacheur de corne

Comme on en parle ailleurs voici une video historique du métier

Bonsoir,
C' est ma curiosité et le désir d' aller à la rencontre de ce que faisaient les anciens qui m' a poussé à faire une expérience, hors du temps de cachage.
J' ai la chance d' avoir eu des cornes de vache d' Aubrac grace à une bonne copine aveyronaise.
Me voilà donc avec une caisse de cornes de vaches.
Je suis donc parti à la découverte du métier:
Sciage longitudinal de la corne à la scie à ruban, c' est aussi dur que du chêne.



La corne est pleine de ce qui ressemble à de l' os spongieux.


Je clive à la jonction de la kératine et de cet os et cela dégage la corne de son contenu.

Merci pour ce partage! Je veux voir le 1er aurillac!!!

Cornes évidées

La pointe de corne est bien courte , mais la partie creuse qui lui fait immédiatement suite est épaisse et me permet de découper deux demi-cyclindres de 10 cm de long, avec un faible rayon de courbure, ce qui me permet de planer deux plaquettes de 4 mm d' épaisseur qui habillerons joliment un prochain aurillac.

Je ramollis et demain je presse


Avec le jus de cuisson, je ferai chabrot!

Bonsoir,
C' est un rude métier que cacheur. Poussières+++, odeur; moi j' aime cette odeur, pas ma femme.
Cela fait trois jour que je m' acharne.
Comment bien couper la corne?
Comment la ramollir?
Comment presser?
Comment obtenir des plaquettes planées d' au moins 5 mm?
J' ai une bonne approche maintenant mais que de choses à apprendre dans le domaine et il n' y a plus de cacheurs . 

Si si : [size=54]Mr Bost René cacheur de corne à StRémy[/size][size=54] sur durole[/size]

Il y a aussi Musard Eric à Thiers.

A voir aussi la vidéo sur le site de Michel Fervel sur le métier de cacheur.

La corne était ramolie en la chauffant sur un foyer puis mise sous presse.

http://www.marques-de-thiers.fr/manches/video1/cacheur.html


Dans ce reportage sur Michel Myard tabletier sur corne dans le Jura, il indique qu'il faut chauffer les plaques de corne entre 120° et 140° puis les mettre sous presse.

il y a 2 mois , j'ai acheté un lot de cornes de bélier, il me semble qu'elles ont été pressées entières, avant la coupe.
- peut être pour garder les cotes.

Bonjour, merci pour vos retours.
J' avais vu le reportage sur M. Myard dans le Jura et l' indication de température m' a été précieuse.
J' ai effectivement porté mes formats de corne prédécoupés à  140 degrés  10 mn. Alors c' est pas mou, seulement un peu assoupli et ça redurci très vite, donc presse immemédiate entre deux plaques métalliques entre les mors de l' étau et serrage maxi. Ensuite planage au backstand, calibrage en épaisseur à la raboteuse, ponçage et polissage

shinken a écrit:Merci pour ce partage! Je veux voir le 1er aurillac!!!

Eh bien voilà.  Tu peux retrouver les deux premiers Aurillac dans " les membres bricolent".

Pas vu encore...j'attends avec impatience....!

Très ancienne corne cachée.

Elles sont d' une belle planéité et d' épaisseur régulière,  semble-t-il. Chouette nuances de noir et gris. Il ne te reste plus qu'à les monter sur un couteau qui n' en sera que plus beau 

Si ça peut aider, voici comment je procède avec des cornes chinées en brocante :
À la scie à ruban, je coupe la corne en travers pour récupérer la pointe, puis je coupe la partie creuse en long pour faire quatre bandes.
Je mets les bandes de corne dans une casserole et je verse dessus de l'huile de table (1,23 € à Netto), puis je fais chauffer à environ 90-100°, au pif.
De temps en temps, je prends un morceau de corne entre deux pinces et je teste le ramollissement.
Au bout q'un quart d'heure, à un cheval près, la corne est souple. Je la sors et je la presse dans l'étau entre deux planchettes de bois bien rabotées (des chutes de lames de volets).
Je laisse refroidir un petit quart d'heure et je sors de presse. C'est fait.
Il ne faut pas chauffer trop fort ni trop longtemps car la corne jaunit et c'est moche.

Un artisan sarde m'a dit qu'il aplatit sa corne chauffée sous 20t de pression jusqu'à refroidissement complet.

Je ne sais pas quelle pression j'obtiens avec mon étau mais si la corne est bien souple, ça suffit largement pour la planer.
En revanche, les planchettes de pressage doivent être assez épaisses (25 mm dans mon cas) et bien planes.

un étau d'établi moyen donne environ une tonne, un gros étau de pro donne de 2.5 à 3 tonnes