Mon précieux...

Bonjour,

Alors voici le couteau que j'ai acquis il y a quelques jours chez Honoré Durant. J'ai vraiment eu un coup de cœur pour ce superbe guillochage façonnée au burin et cette corne d'un noir profond... J'aime beaucoup le contraste entre la lame brute de forge et la finesse du manche. Bref, vous l'aurez compris je suis content de mon acquisition

Sur l'intérieur, il est inscrit les initiales du coutelier, ici SC. Le vendeur m'a dit qu'il s'agit de Serge Cecon. Mais je n'ai trouvé que très peu d'information sur la personne et j'aimerais bien le un peu plus: parcours, autres créations,... Le connaissez-vous vous même?

Je ne connais pas ce coutelier, par contre ton couteau me plaît assez
même si je ne suis pas fan de ce type de lame. Ce plein manche est beau
et bien fait, c'est un beau cadeau que tu viens de te faire.

Pense à entretenir ta corne pour qu'elle reste belle.

Serge Cecon avec Tristan Lassère, Jean-Michel Cayron, Stéphane Rambaud, et Benoît Mijoule a participé au dernier MOF où seul J.M.C a été reçu
(pour rappel il faut 18 de moyenne pour être MOF).
C'est la seule info que j'ai trouvé sur ce coutelier qui peut-être travaille tout simplement chez Durand

Ce n'est que mon goût perso :

Le couteau est beau mais la lame est très moyenne : si l'on pouvait présenter cette lame à Nicolas Crocombette, à monsieur Pagès, à un des frères Besset, ils la trouveraient inachevée et ne l'auraient jamais montée sur un aussi joli manche.

Comme quoi pour faire authentique, pour faire ancien on vend des "choses" que les vieux couteliers (eux véritablement authentiques) n'auraient jamais montées sur un de leurs couteaux et surtout jamais osées vendre. Comme quoi, fort d'un malentendu, les goûts changent !

Merci unclejohn et niko pour vous réponses

Pour entretenir la corne, on m'a parlé d'un chiffon humide. Mais c'est vrai que sur mes autres laguioles, la corne est plutôt terne. Comment l'entretiens-tu?


@ tonton dédé:

Je suis perplexe quand à ta réflexion sur les couteliers "véritablement authentiques": tous d'abord c'est quoi un véritablement authentique?
Il y a eu une période de l'histoire du couteau ou les styles étaient différents. L'attente de la part des consommateurs également. Les mœurs et les goût évoluent au fils du temps et avec les nouvelles générations. Ces nouveaux couteaux réalisés par des artisans talentueux sont-ils moins authentiques que leurs cousins? Je ne pense pas, mais d'une inspiration différente surement.

Maintenant, on retrouve même des couteaux laguiole en plastique (je ne parle pas de ceux qui viennent de chine...), des manches en résine, des laguiole à toutes les sauces et à tous les thèmes. Dans ce cas précis, cela me fait bizarre d'un point de vu de l'authenticité.

En revanche, pour ce couteau, je ne crois pas que son créateur ait cherché à le rendre "plus vieux" avec un artifice. Je pense au contraire que c'est parti d'une véritable réflexion de sa part: associer la lame brut et dépourvue de finesse (différent d'inachevée) à l'élégance et la finesse du manche. C'est un choix qui fonctionne pour mon goût.
Et si je vais plus loin, on peut y voir une analogie avec l'Aubrac ou la rudesse du climat s'oppose à l'hospitalité des habitants.
Je trouve ça plutôt authentique

On peut aimer ou ne pas aimer, trouver ça harmonieux ou pas, c'est une affaire de goût. Tu peux même me dire que j'ai des goûts de chiotte Mais un choix artistique est plus difficilement blâmable puisqu'il est le propre de chacun et fait appel à un sentiment...

Pour la corne, un passage avec un chiffon humide (à peine) sinon
pas d'eau et régulièrement graisse paulin ou huile d'olive pour la
nourrir afin qu'elle ne fende pas.

Mon dessein n'est pas de te dire que tu as des " goûts de c..." comme tu l'écris, je transmets uniquement mon sentiment sur les lames dites "brut de forge" et ceci de façon un peu abrupte puisque c'est ma manière de m'exprimer. Je fonctionne souvent ainsi pour titiller l'interlocuteur et le faire parler.

Pour en revenir aux goûts propres à chacun, tu as raison c'est personnel et on peut dire qu'on ne les partage pas mais aucun ne peut dire qu'il détient la vérité puisqu'elle n'existe pas.

Je suis perplexe quand à ta réflexion sur les couteliers "véritablement authentiques"

Je me suis exprimé et j'ai cité des anciens de la fin du XIXeme siècle qui faisaient du Laguiole (sans la contrainte de certaines modes actuelles en ce qui concerne l'apparence de leur couteau) : Ils faisaient du Laguiole pour des paysans ou autres personnes qui avaient comme point commun d'acheter un couteau pour un usage intensif quotidien. C'est en cela qu'ils sont authentiques, à mon sens.
Et dans cette situation je persiste à dire qu'ils n'auraient jamais osé vendre un couteau inachevé appelé actuellement "brut de forge". A l'époque l'état brut de forge était pour la lame un état intermédiaire avant que celle-ci ne soit polie.

La différence , de nos jours et dans le meilleurs des cas (lame véritablement forgée), on arrête les frais et après avoir fait le tranchant, on la vend en l'état ( pour moi elle est inachevée !) . Dans le pire des cas la lame forgée et lisse est frappée au marteau pour faire apparaître des creux et des bosses. Et le summum est représenté par certaines lames en acier inox particulier (le 12c27 je crois) qui ne se forgent pas : là c'est donc complètement artificiel puisque l'acier en question n'a jamais connu la forge.

Après question de goût on peut aimer ou non, c'est chacun pour soi. Mais je ne souscris pas au sentiment d'ancienneté ou d'authenticité qu'on voulu faire passer les couteliers récents (après les années 1970) en proposant ce "brut de forge" . Au début des lames de ce type c'était un argument de vente.

Pour terminer, en plusieurs années de collection je n'ai jamais vu un couteau régional français ancien (avant la seconde guerre mondiale) avec une lame "brut de forge", ni d'ailleurs un couteau régional à lame damas (même pour les grands et beaux Laguiole de mariage avec manche ivoire) : c'est ce qui me fait dire que ces finitions artistiques ne sont pas authentiques.

Pour moi ce couteau est bien fini d'un point de vue pratique.

mais comme tonton, je n'aime pas ces lames dites forgées qui effectivement détériore l'image qu'il aurai pu avoir avec une lame polie ou damas.

Ceci dit à chacun ses goûts et ses couleurs.

Je ne me suis pas senti le courage de livrer l'explication complète
donnée par Tonton ce matin à 5h30, et j'en suis dispensé maintenant.

Par contre, et malgré mon manque d'intérêt pour ce type de lame, je
reconnais que le contraste visuel entre l'aspect brut de la lame et celui
très fini du manche donne une vraie personnalité à ce couteau et peut
donner envie d'un tel couteau.

Je trouve que le travail de Mickael Moing sur ses lames est lui un travail
qui magnifie le travail de forge sans donner cette impression un peu caricaturale
d'inachevé, comme le montre cet exemple:



( cela dit c'est plus facile de magnifier le travail de forge quand on travaille vraiment
à la forge...on n'en aura jamais fini avec ce marronnier qu'est le brut de forge)

Connaissez vous le travail de Christian Moretti?Là vous en verrez du brut de forge et m^me la fabrication du minerai lui même

trés joli couteau Will13

Si mes souvenirs sont exacts il me semble avoir vu il y a bien 15 à 20 ans une grande marque US de pliants proposer des modèles avec lames (inox) martelées façon silex!

Tu dis ça parce que le sujet date du 11 septembre ?

comme plus haut , pour ce qui concerne le couteau présent, je trouve la poignée et le guillochage magnifique , mais a mon avis il ne s’agit nullement d'un brut de forge , mais d'un martelage volontaire au marteau a boule probablement fait a froid après l'émouture et avant la trempe , et qui est plutôt mal réalisé .

et qui est plutôt mal réalisé

Et nous ne sommes pas de la même famille malgré nos appréciations communes !